الاثنين، 28 مايو 2018

"Pour ne pas oublier" Récit historique Ecrit par: M.Nejm-eddine Mahla -Heriatge Academy


"Pour ne pas oublier"
Récit historique relatant l'épopée des anciens résistants des Béni Snassen à l'armée du Maréchal Lyautey.
Ecrit par: M.Nejm-eddine Mahla
Pour ne pas oublier est un récit dialogué qui pioche dans l'Histoire de notre région pour rendre hommage à nos arrières grands-pères qui avaient combattu l'envahisseur français et qui étaient mort sur le champ de bataille.
La période de l'occupation les avaient jetés dans l'oubli.
L'histoire de la stèle n'est donc qu'un déclencheur pour les faire renaître de leurs cendres et leur rendre justice même à tire posthume

Les pérégrinations hebdomadaires avec mon père étaient devenues une habitude que je n’aurais pas  ratée pour tout l’or du monde. Mon père, que Dieu l’ait en sa sainte miséricorde, le savait mais n’en faisait guère un cas. Il avait l’art de faire d’une banale promenade un vrai cours d’Histoire quand ce n’était pas une histoire à suspens ; un succulent gâteau dont la cerise n’était en fait qu’une leçon de morale qui participait, telle une motte dans la construction d’un édifice, à forger ma personnalité.
Un jour alors que nous traversions la petite bourgade de Tafoughalte, chef lieu des Béni Snassen, nous bifurquâmes à droite et escaladâmes une petite colline vers ce qui devait être un mur d’enceinte en piètre état. J’avais appris avec mon regretté père à ne pas poser les questions avant de constater de visu ce pour quoi nous étions là. Nous entrâmes donc à l’intérieur par une porte cochère toute rouillée qui datait de Mathusalem. L’endroit ressemblait plus à un champ en jachère qu’à un cimetière. Eh oui, il s’agissait du cimetière chrétien ou de ce qu’il en restait car l’Etat français avait, quelques années après l’Indépendance du Maroc, exhumé et transporté les restes des colons vers l’Hexagone. Mais là n’est pas notre sujet. Pour revenir à notre découverte, j’avais vite fait de comprendre qu’il ne s’agissait pas d’un cimetière musulman pour cause des croix de fer ou celles incrustées dans le marbre qui avaient échappé aux maraudeurs et aux dépouilleurs de tombes. Sur les sépultures, j’arrivais à épeler quelques noms à peine visibles et surtout le mot Pax, que mon père me traduisit comme étant le mot paix en français et Salam en Arabe.
Nous nous frayâmes notre bonhomme de chemin tant bien que mal à travers  la végétation touffue qui avait entre temps repris ses droits sur le lieu, vers ce qui paraissait être le centre. Nous nous arrêtâmes devant ce qui restait d’une plateforme en béton armé, ce qui avait été apparemment la base d’une grande stèle commémorative, comme j’allais l’apprendre par la bouche même de mon guide de père.
-Tu vois cette plateforme mon fils.
-Oui père ?!
Et sans attendre ma sempiternelle question, il se lança :
-C’est là l’assise d’une stèle commémorative en l’honneur des officiers et soldats français tombés au champ d’honneur.
-Et alors ? Est ce qu’elle a quelque chose de particulier pour nous si ce n’est de nous rappeler un passé tragique pour notre pays ?
-Oui tu as raison, mais si tu le vois sous cet angle mon fils.
-Comment, demandai-je sans lui laisser le temps de terminer son exposé.
-Cette fois, tu me laisses terminer fils ? C’est vrai que cette plaque commémorative ou ce qui reste de son piédestal étaient là pour se rappeler des soldats français morts sur le champ de bataille, nos ennemis à l’époque, mais par ricochet cette stèle honore par la même occasion d’autres combattants, inconnus ceux-là pour les descendants des gaulois !
-Mais qui sont-ils ? Je ne vois rien arriver.
-Je vois qu’il te faut d’urgence un cours d’Histoire, pas de ceux qu’on vous enseigne à l’école, bien sûr. Eh bien, tu dois savoir mon fils que ce qui est écrit dans les livres  d’Histoire comme quoi que la France a occupé notre pays à partir de 1912 à la suite des accords d’Algesiras signés avec la France, l’Espagne et l’Allemagne de L’empereur Guillaume II n’est vrai qu’à moitié. La France avait commencé à s’infiltrer au Maroc à partir de notre région via « l’Algérie française » avant la date buttoir de 1912, et plus exactement  en 1907 et ce à la suite d’un incident qui avait eu lieu à Oujda  et qui avait vu la mort d’un médecin français.  Ce dernier, on ne savait pourquoi, avait hissé le drapeau tricolore sur le toit de sa maison. Les habitants de la ville avaient considéré ce geste comme une bravade et le lynchèrent. L’armée française, ayant pris cela comme une déclaration de guerre, investit Oujda mais entre temps elle se confronta à une résistance farouche des tribus de la région, parmi lesquelles celles des Béni Snassen. Et les soldats morts dont les noms étaient incrustés sur le monument disparu, eh bien ils ont été mis hors d’état de nuire par nos ancêtres qui étaient de terribles combattants. Imagine mon fils, la troisième puissance qu’était la France à l’époque n’était venue à bout que difficilement de quelques pauvres hères pieds-nus et armés pour la plupart de mousquets datant du 19ème siècle. Le contingent envoyé pour les déloger de leurs retraites sur les hauteurs qu’ils connaissaient comme leurs poches, avait eu du fil à retordre à le faire et sans l’intervention de renforts venus d’Oran, ils auraient fini par être décimés jusqu’au dernier. Ils avaient mené une vraie guérilla avec laquelle une armée motorisée et en grand nombre ne pouvait rien. Le manque d’armes automatiques et de munitions, et devant le nombre incessant de soldats français, constitués pour la plupart de Zouaves algériens et de tirailleurs sénégalais, nos guérilléros ou ce qui en restaient avaient fini par mettre bas les armes. Les survivants ont été soit passés par les armes soit exilés vers de lointaines contrées comme la Nouvelle Calédonie.
Puis mettant ses deux mains sur mes épaules, il ajouta solennellement :
-Tu comprends maintenant jeune homme que cette fameuse stèle  est aussi importante pour nous que pour l’ennemi d’hier ! Elle nous aurait permis de nous rappeler ces hommes courageux qui étaient tombés sur le champ d’honneur pour défendre leur terre. C’est eux les vrais héros et non les envahisseurs français. Il était de mon devoir de te parler de ce fait d’armes et de bravoure car notre défaut à nous  est que nous avons tendance à tout oublier et vite, même nos héros, ceux qui avaient écrit de leur sang l’Histoire de ce pays.
Nejm-Eddine Mahla
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[i] Il existe encore un monument semblable à Maghnia en Algérie commémorant les soldats français morts sur les hauteurs des Béni Snassen.

هناك تعليقان (2):

  1. Le monument en question a été érigé au cours de la campagne de Martimpre contre les Béni Snassen. Cette incursion a en fait touché tout l'oriental depuis la Moulouya jusqu'au confins de Figuig.
    Je me souviens de ce monument, le temps qu'il était encore en place. Il avait une forme pyramidale

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  2. Tout à fait. La campagne contre les béni znassen et tout l'oriental date d'octobre 1859,coïncidant avec celle des espagnols contre Tetouan. La stèle en question érigée sur le col de la route Taforalt-Oujda était un hommage aux soldats français tués lors de la bataille. Leurs noms étaient gravés sur les pierres du monument.

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